Si "la grande aventure de l'existence c'est de trouver là où l'on est bien", sans doute qu'Olivier Martel suit le précepte de Sylvain Tesson avec élégance.
Si "la grande aventure de l'existence c'est de trouver là où l'on est bien", sans doute qu'Olivier Martel suit le précepte de Sylvain Tesson avec élégance.
Désir de liberté et besoin de nature se retrouvent dans son travail de photographe de montagne et de paysage. S'inspirant de Caspar David Friedrich, il photographie autant ce qu'il voit que ce qu'il est et veut montrer.
Sa série sur le Mont-Blanc est en tout point touchante. Superbe même. Je vous propose donc de la découvrir.
“Le photographe de montagne rend grâce à la beauté de la nature et des paysages. L’artiste que je suis fait de même, tout en prenant la parole, se posant des questions et tentant d’interroger le milieu qu’il photographie.
La montagne est une terre de contrastes. Elle impose ses conditions, se nourrit d’exploits et de drames, et à l’heure du changement climatique, oscille plus que jamais entre puissance et fragilité.
Le Noir et Blanc me permet de souligner ces dualités que les montagnes portent en elles, entre célébration de leur beauté et exploration de leur noirceur.
Sans jamais perdre de vue la place occupée par l’homme.”
L’ORIGINE DU MONDE. Cette photo a été prise un soir de l’été 2023 au milieu des Aiguilles de Chamonix. Si elle m’évoque L’Origine du Monde de Courbet, cette photo de glacier, majestueux et menacé à la fois, crée un contraste puissant de beauté et de noirceur (Crédits : Olivier Martel).
LES CASCADES DE MONTAGNE sont le symbole de l’équilibre du milieu naturel et il n’est pas rare d’en croiser au débouché des glaciers. J’ai réalisé cette photo au cours de l’été 2021, au milieu du Cirque de Sixt-Fer-à-Cheval après un violent orage, dans un jeu de brumes et de brouillards (Crédits : Olivier Martel).
FACE NORD. Profitant, chose rare, d’une benne vide menant à l’Aiguille du Midi, j’ai pu immortaliser l’ascension de deux alpinistes sur sa face Nord. Les reflets du soleil matinal se réfractent subtilement à travers les vitres striées de la cabine (Crédits : Olivier Martel).
TRACES DE POUDREUSE. Profitant lors de l’hiver 2021 de la fermeture des remontées mécaniques, j’ai tenté de refaire corps avec la montagne et retrouver une forme d’essentiel (Crédits : Olivier Martel).
ENTRE-DEUX. L’Aiguille du Midi, c’est à la fois le début de l’aventure pour les alpinistes et l’immersion, pour le grand public, dans la haute montagne. Lorsque je la photographie, je ne peux que m’interroger sur la place, récente et fragile, de l’homme dans un cadre aussi large que puissant (Crédits : Olivier Martel).
SUBTIL EQUILIBRE. La montagne et la photographie ont en commun d’être une histoire d’équilibre ; la photo en noir et blanc peut-être plus encore que la photo en couleur. A sa façon, cette photo prise dans le Massif du Mont-Blanc trouve son propre équilibre, un subtil équilibre (Crédits : Olivier Martel).
LES GRANDES JORASSES. J’ai réalisé cette photo au début de l’été 2022 après 4 jours d’attente et de mauvais temps. D’importantes chutes de neige conjuguées au retour du soleil mettent en valeur les Grandes Jorasses sur la gauche et la Dent du Géant sur la droite. (Crédits : Olivier Martel).
LE DÔME DU GOUTER. Encore un sommet emblématique des Alpes mais avec une esthétique différente du précédent et bien plus sombre ; il s’agit du voisin de chambre du Mont-Blanc, le Dôme du Goûter. La lumière est celle d’un coucher de soleil mémorable, en automne (Crédits : Olivier Martel).
L’INVISIBLE SOMMET DU MONT BLANC. En alpinisme comme en photographie, la montagne a le dernier mot. L’hiver dernier, le Mont-Blanc a joué avec moi toute la semaine, disparaissant immanquablement au moment du coucher du soleil, ne laissant apparaître que la bien nommée Arête du Brouillard et le Pilier du Freney (Crédits : Olivier Martel).
LES DRUS. Unique par son esthétique, ce sommet voit les nuages s’enrouler autour de lui. Le changement climatique met à mal cette paroi mythique qui a vu se détacher, il y a quelques années, le Pilier Bonatti (Crédits : Olivier Martel).
Entre images et mots, le travail d’Olivier Martel confirme que les Alpes ne sont pas qu’un lieu de vie ou de réflexions. Tout ce qu’on y fait est empreint d’un supplément d’âme qui nous oblige.
Dans cette perspective, courir par monts et par vaux, voyager à travers le temps et l'espace, mêler histoire et géographie est la plus belle des aventures pour moi.
Ensemble et avec élégance, nous ne sommes pas pas prêts de cesser de naviguer entre passé et présent, et d’essayer d'imaginer un autre futur. Et pourquoi pas un meilleur futur ?